Offrir 120 grammes de caviar à un pauvre, quelle belle idée… Cela rappelle, irrépressiblement, le petit-déjeuner organisé à l’Elysée par Giscard en l’honneur des éboueurs du quartier de l’Elysée. Sauf que les croissants à l’époque ne provenaient pas d’une contrebande, et ne valaient pas 400 000 €uros.
Et pourquoi pas ? Si les riches peuvent s’offrir facilement le grand frisson de prendre le métro (comme le fit à ses dépens jadis un Balladur terrorisé), ou encore de traîner leur condescendance amusée à Lidl ou chez Tati, pourquoi les pauvres n’auraient-ils pas droit à leur cuillère de bélouga russe 1er choix ?
Et pourquoi ? Les sportifs américains ont une expression qui convient également à cette situation : lorsque l’adversaire vous a mis une bonne peignée, mais qu’il en rajoute encore pour que le score soit le plus large possible, ils disent « ajouter l’insulte à l’offense ».
Selon que vous serez plus ou moins marxiste, vous apprécierez la violence symbolique parfois véritablement sidérante de la lutte des classes… A moins que vous ne pensiez, comme tant, que la lutte des classes est une vieillerie effacée par le temps.
RV
Illustration : Kiki